Le vélo ne fait pas le cycliste

Charles Thiolon, co-fondateur de Velonomy

Depuis le lancement de Velonomy au printemps 2020, je rencontre de nombreuses entreprises qui veulent développer l’usage du vélo auprès de leurs collaborateurs. Pour cela, elles vont parfois choisir de mettre des vélos partagés à disposition, ou inciter financièrement les salariés avec du Forfait Mobilité Durable (FMD), ou encore proposer des vélos de société individuels (vélos de fonction). Malgré une volonté majoritairement sincère derrière ces projets, la progression du nombre de collaborateurs choisissant le vélo pour venir travailler n’augmente pas rapidement ? C’est normal.

Les obstacles cachés

Pourquoi un super vélo électrique mis à disposition sur mon site ne déchaîne pas les foules ? Il est pourtant visible, bien équipé, gratuit ! Pourquoi verser 500€ par an pour se mettre au vélo ça n’attire pas toutes les personnes qui habitent proches de leur lieu de travail ? C’est pourtant du bon pouvoir d’achat supplémentaire ! Interrogations bien légitimes ! Alors, comme Rouletabille, tentons de raisonner par le bon bout de la raison.

Pour atteindre ses objectifs de réduction du bilan carbone ou d’amélioration de la Qualité du Vie au Travail (QVT) qui sous-tendent la grande partie des projets vélo, il faut réussir à convertir des non cyclistes en cyclistes. Et c’est à ce moment-là que l’on tend à constater que le vélo ne fait pas le cycliste.

L’iceberg du vélo

Comprenez bien que les réels besoins des collaborateurs sont souvent cachés, il faut creuser pour les comprendre. J’observe que les projets vélo sont souvent basés sur des questionnaires que l’on passe aux collaborateurs. Cette méthode ne permet malheureusement pas de comprendre la réalité du terrain. Changer de mobilité au quotidien est un profond changement pour un individu, et trop de biais cognitifs sont en jeu pour vous permettre de vous en sortir aussi facilement qu’avec un questionnaire !

Lorsque vous demandez à vos salariés pourquoi ils ne font pas de vélo, on obtient le plus souvent ce que j’appelle l’iceberg du vélo : les peurs affichées ne sont pas les peurs réelles. Voire même, les peurs affichées sont généralement catégoriques, alors que les peurs réelles sont souvent surmontables.

L'iceberg du vélo pour les futurs cyclistes en entreprise



L’importance de l’accompagnement

La clé de voûte d’un projet vélo qui engage vos collaborateurs, qui produit des résultats concrets, c’est l’accompagnement. C’est offrir à votre collaborateur une réelle chance de changer ses habitudes, et de vivre l’opportunité qu’est le choix du vélo au quotidien.

Collectif, individuel, sur-mesure en fonction des profils, sur le terrain, à distance… L’accompagnement prend de multiples formes. Je reviendrai sur celles que prend un accompagnement réussi dans un prochain billet.

Bien à vous,


Charles