Vol de vélos : la technologie au pilori

Bonjour à tous, et bienvenue dans ce nouvel article de velonomy. Je continue mon focus sur le sujet du vol de vélos, et me suis intéressé de près aux traceurs GPS.

Mes questions étaient les suivantes : l’antivol GPS est-il un outil utile pour réduire le risque de se faire voler son vélo ? L’est-il également pour le retrouver ? Quels sont ses points forts et ses limites ? Enfin, comment a-t-on compris que la terre n’était pas plate ? Il y a des choses à dire. Mais ça, vous vous en doutiez. Une enquête exclusive signée velonomy.

L’ANTIVOL GPS pour VELO C’EST QUOI ? COMMENT CA MARCHE?

Les faibles prix du matériel électronique, couplés à la miniaturisation des composants rendent les balises/traceurs GPS accessibles à tous, et en particulier aux cyclistes. Le concept est séduisant : placer un simple émetteur sur le vélo, puis recevoir des notifications sur son téléphone lorsque le vélo bouge de manière intempestive alors qu’il devait se tenir à carreau. Ensuite, si le vol a lieu, tracer en temps presque réel le vélo jusqu’à son point d’arrivée. Ce qui permet potentiellement d’aller le rechercher, ou de demander à la police de le récupérer à votre place. Je me concentre donc sur ces possibilités et laisse de côté les fonctionnalités offertes par cette technologie pour mesurer ses performances ou pour gérer ses itinéraires comme les GPS Garmin par exemple.

Il est intéressant de comprendre les grandes lignes du fonctionnement d’un traceur GPS. Attention,  je ne rentre pas dans les détails, mon but est d’aborder les grands principes.

Les principaux composants sont : un module GPS, un module GSM/GPRS, éventuellement combiné avec un module 3G (UMTS), un accéléromètre, une batterie et une carte de type Arduino qui sert de connexion entre tout ce beau monde. Le module GPS calcule sa position géographique, transmet l’information au module GSM/GPRS, qui envoie l’information au cycliste par sms via le réseau téléphonique. Ce module GPRS/GSM peut également être utilisé pour la géolocalisation. En effet, les ondes GPS émises par satellites peuvent parfois ne pas être bien captées, et le réseau de téléphonie mobile peut les remplacer, avec une précision qui dépend du nombre d’antenne relais à proximité. Plus il y a d’antennes accessibles, plus la localisation sera précise. Pour communiquer sur ce réseau téléphonique, il faut une carte SIM ainsi qu’un abonnement adéquat. L’accéléromètre, de son côté, permet d’envoyer une alerte s’il ressent des chocs, autrement dit : une situation potentielle de vol.

Pour information, le système GPS est un système militaire américain. Nous pouvons tous accéder gratuitement à ce service, avec une précision moins bonne que pour le service payant, ainsi qu’avec des restrictions qui peuvent être décidées par le département de la défense américaine de manière arbitraire. Mais l’Europe s’est dotée de son propre système, Galileo. Technologie plus précise, et de plus, civile, il devrait être déployé entièrement en 2020. Regardez cette petite vidéo c’est bien fait et intéressant pour mieux comprendre un outil aujourd’hui tellement généralisé qu’on en oublierait presque que c’est une innovation technologique majeure !

A noter qu’il est possible d’acheter une puce GPS pour 6€ sur des plateformes telles Aliexpress, grand marché internet du made in china, idem pour la puce GSM et en suivant des tutoriels sur internet en type DIY (Do It Yourself) on s’en sort pour moins de 30€, sans compter l’investissement en temps (soudures, programmation, tests…), qui est lourd pour un novice. N’est-ce tout de même pas incroyable de pouvoir accéder à une technologie comme celle-là pour un prix aussi dérisoire ? Mais tout le monde n’est pas encore prêt à monter son GPS soi-même, moi le premier. J’ai donc cherché à savoir ce que nous proposait le marché.

QUE NOUS PROPOSE DONC LE MARCHE ?

Le Sherlock : simple et complet

Ma première impression est que ce genre d’objet ne court pas les serveurs ! Pour une utilisation purement cycliste, le marché semble tâtonnant.

Le produit le plus excitant que j’ai pu trouver est le “Sherlock”. Fabriqué par une équipe basée en Italie, à Turin, c’est un traceur antivol qui se glisse dans le guidon, et qui est en principe invisible. J’ai regardé plusieurs autres produits et c’est celui qui m’a paru le plus sensé et le plus simple, surtout en matière ergonomique. En mai 2016, une tentative de financement par la foule via Indiegogo s’est soldée par un échec, car seulement 34,000€ ont été levé sur un objectif de 80,000€. Cependant Sherlock a tout de même fait son entrée sur le marché en mars 2017 via des pré-commandes, et les livraisons sont en cours. En plus d’avoir pu bénéficier de fonds européens via un programme d’incubation destinés aux entreprises positionnées sur les problématiques urbaines numériques, Sherlock a également le soutien d’Orange Business, et depuis peu, de Viasat, spécialiste de la géolocalisation de flotte de véhicule d’entreprise par satellite, qui a acheté des parts de leur entreprise. Il semble donc que leur modèle plait, reste à voir si ça fonctionne…et combien de vélo seront retrouvés grâce à eux !

Le traceur Sherlock – glissé dans le guidon

Spybike – Velocate…

Plusieurs autres entreprises proposent ce genre de produit. C’est le cas de Spybike, entreprise anglaise qui propose un traceur intégré dans une lumière de vélo arrière, le tube de selle ou la potence. L’équipe de Matin Dimanche, journal suisse, a fait l’expérience de laisser des vélos dans la rue pour les suivre une fois volés (le lien ici). Pour cela, ils ont utilisé les traceurs proposés par Velocate, une marque allemande, qui sont également placés dans une lampe arrière et se sont révélés fiables.

Traque au vélo volé - l'expérience de Dimanche Matin en Suisse
Traque au vélo volé – l’expérience de Dimanche Matin en Suisse

Velco : un produit prometteur

Je vais en profiter pour rajouter ici la Wink Bar de Velco : entreprise nantaise qui a développé un guidon connecté. En plus des 450,000€ de levée de fonds en janvier, Ils viennent de récolter 33,200$ sur Indiegogo et prévoient de livrer en septembre 2017. Le guidon est connecté au téléphone via bluetooth et guide l’utilisateur vers sa destination grâce à des indicateurs lumineux. Il inclut un module GPS, GSM, Bluetooth, RFID…tout ce qu’il faut pour obtenir un bon traceur. Et il peut être relié à la dynamo, ce qui facilite la charge de la batterie. Le forfait données est inclus mais il ne semble pas y avoir d’activation/alerte via sms. Prix aujourd’hui : 174$ (en $ car vendu sur indiegogo en $) tout compris. Il est annoncé demain à 264$. Un projet vraiment intéressant, à suivre, même si la contrainte du changement de guidon peut être bloquante pour certains.

Wink Bar de Velco
Wink Bar de Velco – La technologie à portée de guidon

Un budget certain

Tout cela n’est pas donné. Au delà des composants qui ne coûtent pas cher, il y a tout le travail de recherche et développement, entre autre pour permettre de placer le traceur dans les endroits les plus invisibles possibles. Le but est clair : le voleur doit ignorer que ce vélo est équipé d’un traceur. Le problème est que en plaçant le traceur dans trop profondément dans les tubes, il peut y avoir des problèmes de connexion, notamment l’effet cage faraday pourrait bloquer le signal. Il faut ruser. J’ai un faible pour le Sherlock en terme d’ergonomie car il pourrait s’adapter sur presque tous les vélos, alors que les potences ne sont pas toutes les mêmes, que je n’ai pas envie de changer mon tube de selle et que je ne veux pas racheter une lampe arrière.

Les tarifs vont de 180 à 250€ pour velocate, avec un an d’abonnement (carte SIM), puis 39€/an les années suivantes (3.25€/mois). 150€ avec 2 ans d’abonnement inclus pour le Sherlock, puis 3€/mois ensuite, et enfin les produits spybike coûtent entre 82.50£ et 97.50£ auxquels il faut rajouter 3.5£/mois pour l’abonnement et la carte SIM.

Il est toujours possible de gérer soi même sa carte SIM, cependant il faut trouver une offre qui soit compétitive avec ce que propose le constructeur de votre produit. Ce post de forum met à jour une liste de carte SIM qui correspond aux besoins : envois de sms et data sont les 2 mamelles d’une offre attractive ! Mais il ne faut pas oublier que le réseau que vous choisissez a son importance. Free, SFR, Bouygues, Orange…? Lequel choisir ? L’idéal serait donc une carte multi-opérateur. C’est ce que propose Matooma, une entreprise lancée en 2012 à Montpellier, et dont le développement a été fantastique. Je vous laisse aller voir par vous même car on s’éloigne un peu du sujet. Malheureusement ce sont des offres à destination des entreprises, et je ne sais pas si c’est accessible aux particuliers.

C’est donc le Sherlock qui s’en tire le mieux niveau budget, pour un coût de 150€ pour 2 ans, sans oublier la Wink Bar, qui, si elle tient ses promesses, permettra d’avoir un forfait data illimité et compris dans le prix pour transmettre la géolocalisation GPS sur l’application (attendons un peu avant de célébrer, parce que ça semble presque trop beau pour être vrai).

MAIS EST-CE UNE BONNE IDÉE ?

Un traceur n’est pas un antivol…

Les promesses sont toujours belles et attirantes mais elles « n’engagent que ceux qui les écoutent » aurait dit Henri Queuille. Vous savez, Henri Queuille, cet homme d’Etat Français, né à Neuvic en Corrèze, le 31 mars 1884 et mort à Paris le 15 juin 1970.

Appeler le traceur GPS un antivol n’est pas exact, pas du tout même. Il n’empêchera pas le voleur de s’emparer du vélo. Par contre, un accéléromètre va permettre de sentir les mouvements, les chocs, et sera en mesure de déclencher une alerte, et potentiellement vous donner le temps de réagir (à condition que vous ayez attaché votre vélo comme il se doit…). Mais tous les traceurs ne dispose pas de cette fonctionnalité. Pour s’appeler antivol, il faut au minimum ça, et puis, si vous n’êtes pas dans les parages, ça n’antivolera rien du tout et vous verrez tristement votre vélo s’envoler.

…Il faut donc que quelqu’un aille chercher le vélo lorsqu’il est volé !

Il est absolument déconseillé d’aller chercher son vélo tout seul. En tout cas, moi, je vous le déconseille. Comment peut-on imaginer se faire justice soi-même ? Si par chance le vélo est simplement abandonné, très bien mais les rencontres peuvent être fatales, comme témoigne cet article (en anglais) sur un adolescent canadien qui s’est fait tuer après avoir géolocalisé son smartphone et confronté les voleurs.

Analysons rapidement le marché du traceur GPS. Qui va acheter un traceur ? Et pourquoi ?

Selon moi, la personne qui a est prête à payer un traceur GPS et un abonnement chaque mois, pour un budget d’au moins 150€ pour 2 ans, et plus dans la durée, possède probablement un vélo de qualité. Un vélo d’une assez bonne qualité, et d’un prix assez élevé pour se donner les moyens de le retrouver s’il est volé. Admettons maintenant que ce vélo se fasse voler, quelles sont les chances qu’un vélo attirant soit volé pour un usage unique, c’est à dire pour rentrer chez soi, ou juste frimer dans la rue avant de l’abandonner dans un coin ? Peu de chances je dirais ? Sauf si ce vélo était mal cadenassé (encore quelqu’un qui ne lit pas velonomy.), je vous l’accorde. Il ne faut tout de même pas oublier qu’il faut déjà un budget pour attacher correctement son vélo, et que ce traceur vient simplement aider en cas de vol. Mal attacher son vélo parce qu’on a un traceur GPS…mauvaise décision !

Mon impression est que si ce beau vélo est volé, ca sera pour être revendu derrière ! Dans le coin, ou peut-être pas dans le coin, dans le pays, ou le continent voisin…

La situation ne sera peut-être pas aussi simple que celle décrite dans la vidéo (d’ailleurs le vélo est un vieux VTT, qui ne mérite pas forcément un traceur GPS à 98£ + un abonnement mensuel à 3,5£/mois, étant donné qu’il doit coûter à peine 100£). L’homme pose son vélo avec un cadenas des plus médiocres (on ne le voit même pas), puis reprend tranquillement le vélo au voleur qui faisait ses courses :

Serait-ce une définition de l’anti-marketing : un contenu qui ne donne pas envie d’être regardé, accompagné d’une musique fait maison qui aurait mérité de rester enfermée dans son ordinateur.

Donc, la police doit être impliquée

La première question que je me pose est la suivante : La police peut-elle légalement intervenir sur la base d’une géolocalisation fournie par une entreprise privée ? Par exemple, si mon vélo est volé, que je l’ai équipé d’un sherlock et que l’application fournie par Sherlock me montre le lieu où est stationné le vélo, puis-je demander aux forces de l’ordre d’intervenir sans avoir vérifié au préalable qu’il s’agit bien de mon vélo ? Les exemples que j’ai pu retrouver sur internet mentionnent les téléphones portables ou les voitures, mais aucune trace de vélos retrouvés par géolocalisation. Vous me direz, et vous aurez raison, que c’est certainement parce que très peu de vélos sont équipés de traceur aujourd’hui ! Mais j’ai quelques doutes sur la volonté de la Police de s’impliquer sur ce genre de vols. D’ailleurs une amie, anciennement avocate m’a confirmé que les policiers n’intervenaient que rarement, même pour les smartphones. Je continue mes recherches sur ce sujet, si vous avez des témoignages, n’hésitez pas à les partager.

Cet article du New York Times, en anglais, décrit les méthodes de la police de San Francisco pour faire chuter les vols de vélo. Une tactique consistant à utiliser des vélos-appâts (bait bikes) équipés de GPS, à capturer les voleurs, à publier leur photos publiquement pour les humilier (il est en effet possible aux Etats-Unis d’aller sur le site de la police et de voir les gens qui se font arrêter, c’est assez surprenant), puis à distribuer des autocollants invitant les voleurs à s’interroger sur le vélo qu’ils sont en train de voler.

Traduction :Serait-ce un vélo-appât ? Semer le doute dans l’esprit du voleur…efficace, ou non ? That is the question.

Pour que la police puisse utiliser la trace GPS comme donnée officielle permettant de déclencher une action, Il faut qu’elle soit avertie en amont. Qu’elle sache que ce genre de situation arrive, qu’elle ait un mode opératoire éprouvé. Que l’appareil qui émette la localisation GPS soit comme « validé » par l’Etat. Il me semble que c’est une des conditions les plus importantes pour que ça fonctionne. Que la personne qui utilise un traceur GPS n’ait pas à aller retrouver son vélo seule.

Technologie contre technologie

Côté technologique, tout ce système repose sur la gestion des ondes radio…s’il n’y en a plus, le système est inutile. Il faut donc espérer que les malfrats ne s’équipent pas tous de brouilleurs (ce qui est puni de 6 mois d’emprisonnement et 30000€ d’amende). Avec les marchés en ligne, tout est possible, et il est très simple de s’en procurer. A voir comment la situation évolue. Avec la multiplication de l’utilisation des ondes au quotidien, entre smartphone et objets connectés, et notamment avec les drones, je parie que ce genre de produit va se vendre de plus en plus…

Ces ondes seront également coupées, ou beaucoup moins utiles dans une cave ou tout autre lieu clos et éloigné de l’extérieur.

L’approche VanMoof

Entreprise hollandaise, VanMoof produit des vélos urbains au design unique, qui se vendent cher. A partir de 600€ jusqu’à plus de 3000€. Dans les options disponibles se trouve celle dite “Peace of mind” pour 240€. C’est la garantie que l’équipe de chasseurs de VanMoof retrouvera votre vélo dans les 2 semaines après le vol, et si elle ne la retrouve pas, un vélo neuf vous sera redonné. C’est disponible pour les modèles haut de gamme SmartBike/Electrified S. Le récit de The Verge, magazine en ligne américain traitant des nouvelles technologies, est particulièrement intéressant (lien en anglais). L’équipe de chasseurs trouve la trace d’un vélo volé à Paris, puis se rend compte qu’il est en route pour Bruxelles. (récit complet par VanMoof disponible en anglais ici) Avec l’aide de la Police, ils arrêtent le camion dissimulant le vélo. Il était en partance pour le Maroc. Justement, le Maroc. Ils s’y rendent ensuite parce qu’il y a un autre vélo volé qui est géolocalisé à Casablanca, dans un quartier où les chauffeurs de taxi ne veulent pas les emmener car il est mal famé. Ils finissent tout de même par y arriver, mais en l’absence de signal GSM, ils doivent chercher le signal bluetooth, et estimer grossièrement la location en fonction de la puissance du signal capté. Chou blanc. On ne leur fait pas un accueil des plus chaleureux, et la Police refuse de les aider. Ils tombent au passage sur un entrepôt avec environ 2000 vélos, ou vélos cargos, en super état et le gars leur explique tranquillement qu’il reçoit des livraisons de Paris, Bruxelles et de partout en Europe…récit ici.

Il est impossible de retrouver tous les vélos volés, mais le message est clair : voler un VanMoof, c’est se compliquer la vie et il y a un risque bien plus élevé de se faire pincer. L’entreprise a retrouvé environ 10 vélos depuis 2016. J’ai voulu parler de cette stratégie “Peace of Mind” parce que, basée sur la géolocalisation GPS, je la trouve très intéressante. Attendons un peu et voyons les résultats de cet engagement d’ici 1 à 2 ans.

Alors, ça serait quoi le dispositif parfait ?

En admettant que je veuille m’équiper d’un dispositif de traçage de mon vélo, voici ce que je chercherai :

  1. Alerte de mouvement via SMS/3G/Bluetooth pour pouvoir me prévenir et que je puisse aller morigéner le malandrin si je ne suis pas loin
  2. Une entreprise qui a rencontré la Police pour développer un partenariat
  3. Une carte SIM multi-réseau pour avoir une géolocalisation GSM efficace, et une communication via SMS même dans des coins reculésUne batterie optimisée pour plusieurs mois
  4. Une “cachette” efficace comme le propose le Sherlock

conclusion

Ma conclusion personnelle est que, concernant les cyclistes, ce marché n’est pas encore assez mature pour avoir une expérience à la hauteur des attentes. La clef est toujours de bien attacher son vélo. Mais les promesses sont là, et je pense que les années qui viennent vont nous offrir de belles choses. Je vais suivre l’histoire du Sherlock et de la Wink Bar, qui s’annoncent comme de sérieux concurrents aux rares marques existantes. Le développement faramineux des vélos électriques m’incite à imaginer le développement d’un éco-système sur le même modèle que celui de la voiture (en mieux, bien entendu ;), c’est-à-dire, avec beaucoup plus de technologie embarquée.

Merci de m’avoir suivi une fois de plus sur velonomy. A bientôt pour de nouvelles enquêtes !